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Sujet: La mort annoncée des politiques... Jeu 19 Mar - 14:32
La mort annoncée des politiques...
Quoiqu’il arrive maintenant, nos hommes politiques sont coincés : d’un côté le peuple, de l’autre les financiers. Ils peuvent le constater comme nous, leur pouvoir est désormais réduit à presque rien, comme monsieur Juncker l’a signifié clairement il y a peu, et publiquement encore...
Hélène Nouaille a écrit:
(...) Le nouveau président de la Commission, le luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a osé une affirmation extraordinaire dans un entretien accordé au Figaro le 29 janvier dernier : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens ». Déni proprement scandaleux et absurde à tous égards, y compris précisément parce que le Traité sur l’Union européenne en cours précise dans son article 50, paragraphe 1 : « Tout État membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l’Union ». Ce sont justement les électeurs et eux seuls qui peuvent en décider, faute de quoi nous serions en dictature, régime politique dans lequel le pouvoir est entre les mains d’un seul homme ou d’un groupe restreint qui en use de manière discrétionnaire. (...)
~ « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens » (Comité Valmy) ~
Ils ne sont en réalité que les exécutants d’une idéologie à laquelle leur corruption chronique les a contraint d’adhérer, l’objectif étant de gagner quelques sous, d’éviter la prison ou le déshonneur pour les moins bons, et pour les meilleurs de réussir à planquer discrètement dans des comptes offshore le petit pactole volé sur le travail du peuple ; c’est ce qui causera leur perte. Mais pendant ce temps-là, la Troïka décide pour eux. Et pour nous aussi.Il y a peu ils auraient encore pu faire quelque chose pour éviter cela, mais ils sont eux-mêmes pris dans un jeu malsain auquel ils ne peuvent plus échapper : pris dans une course infernale pour la conservation du pouvoir et l’immunité qu’il permet, ils préfèrent encore courir le risque du chaos que d’assumer leurs mensonges et leurs erreurs, et ils nous entraînent, même « malgré eux », dans une dictature qui fait le jeu de nos ennemis communs en leur préparant le terrain pour ce qui adviendra ensuite.
Car le mouvement est en marche. On peut parler de complot si l’on veut, mais cela est sans doute plus « logique » que volontaire ; peu importe à vrai dire. Cela faisait longtemps que je me demandais ce qui sous-tendait les événements récents : les guerres, la crise, la corruption…La corruption des politiques par les financiers est le point central de cette situation, et les institutions sont le cadre qui autorisent la corruption. Seulement il me manquait la logique, l’objectif, le but de tout cela : il m’est apparu en regardant cet excellent reportage intitulé « puissante et incontrôlée : la Troïka ». On y apprend clairement que ce n’est pas par incompétence que les décisions sont prises mais bien volontairement, et que, en dehors de toute légalité (en plus du manque flagrant de légitimité), la Troïka a sciemment fait couler la Grèce pour « sauver » les banques françaises et allemandes, ainsi que quelques autres intérêts privés. La Troïka a délibérément refusé, au nom de règles qu’elle s’accorde le droit de ne pas suivre pour elle-même, d’empêcher les intérêts de quelques riches financiers de s’exprimer, et plongé la Grèce, le Portugal, Chypre, dans une telle situation que ces pays se sont vus contraints de vendre à bas coût leurs meilleures entreprises, leurs terres, leurs services publics, leurs banques, à des compagnies privées qui se sont engraissées sur le dos des peuples. Au mépris de toute légalité, mais aussi au mépris de la plus basique des solidarités. Le tout sans qu’on puisse se retourner pour demander des comptes à un organe international au-dessus des lois (et oui, contre qui porter plainte ?).
~ Puissante et incontrôlée : la Troïka (Chaîne YT de Karl Bernz) ~ Si le lien venait à disparaître : Cliquez Ici
Arté a écrit:
Pour obtenir les prêts dont ils ont besoin pour faire face à la crise, les Etats européens doivent se soumettre aux exigences de trois institutions phares qui forment la troïka : le Fonds monétaire international (FMI), la Commission européenne (CE) et la Banque centrale européenne (BCE). Voici une enquête édifiante sur le rôle controversé de cette troïka. Ce sont des hauts fonctionnaires, agissant sans aucun contrôle parmementaire, qui prennent les décisions, que les gouvernements doivent ensuite exécuter. Pour mieux comprendre ce processus, le journaliste économique allemand Harald Schumann s’est rendu en Irlande, en Grèce, au Portugal, à Chypre, à Bruxelles et aux États-Unis. Au cours de ce passionnant travail d’investigation, il a interrogé des ministres, des économistes, des avocats, des banquiers, des victimes de la crise, ainsi que le Prix Nobel d'économie 2008, Paul Krugman, qui explique pourquoi cette politique de restriction ne fonctionne pas.
~ Puissante et incontrôlée : la Troïka (Arté) ~
Avec le TAFTA, la Troïka, le lobbying, la corruption, on s’aperçoit qu’en définitive les plus grandes compagnies privées se hissent peu à peu à la hauteur de la puissance des Etats, et se trouvent aujourd’hui en capacité d’acheter des Etats pour, qui sait, y imposer leurs propres règles ? Aujourd’hui certaines compagnies discutent d’égal à égal avec les Etats, comme on l’a vu récemment entre Obama et Apple ou Google. La Troïka n’est elle-même qu’une émanation de ce que le lobbying des grandes firmes est capable d’obtenir : une sorte d’autorité supra-nationale non élue et non contrôlable par qui que ce soit. C’est que les Etats, mêmes libéraux, sont une contrainte pour ces compagnies. D’ailleurs elles ont bien senti bien que le retournement est en cours. Il leur faut plus de profit, plus de « compétitivité », et donc… moins d’Etat. Les multinationales sont en train de devenir les concurrents des Etats. Cela explique aussi pourquoi les guerres sont de plus en plus nombreuses : les Etats en faillite veulent récupérer de l’argent mais le monde financier ne veut pas en donner. Ils vont donc chercher l’argent et les ressources là où ils sont pour « nourrir la bête », en se battant par ennemis interposés pour le contrôle des ressources, avec les armes et les technologies des multinationales… ressources qui sont ensuite rachetées par les financiers. En laissant quelques miettes aux politiques.
Mais bientôt les véritables dirigeants que sont les grandes multinationales n’auront plus besoin des politiques. On dit que la Californie veut faire sécession, que Google veut créer des plateformes offshore dans les eaux internationales : pour ne pas payer d’impôts ni dépendre de quiconque. Pas de contrainte étatique. Pas de droit du travail ni de protection sociale. Pas de règles à respecter. Ce n’est pas pour rien qu’ils rachètent robots, technologies de surveillance et de contrôle, possèdent les médias et la fabrication des armes. Désormais Apple, comme Google, sont les juges du cryptage de leurs produits, possèdent toutes les informations qui transitent « par eux », et peuvent même empêcher les Etats d’accéder à des informations de la plus haute importance pour la sécurité : quelle puissance incroyable laissée à des acteurs privés ! Une fois leurs pions mis en place et dans un cadre institutionnel « acceptable » (et surtout accepté), ils dirigeront les Etats comme des entreprises, comme des particuliers : celui qui est endetté devient un esclave. L’esclavage, c’est la « compétitivité » poussée à l’extrême. L’employé ultime, le top du travailleur, c’est le travailleur gratuit ! C’est bien cet objectif qui est visé. Pour lutter contre la Chine il faut utiliser les mêmes armes : le salaire. Et qui peut faire mieux que gratuit ??
Quand les conditions seront remplies, les politiques seront alors jetés dehors comme de vulgaires consommateurs. Les quelques monopoles qui dominent le monde pourront enfin supprimer l’Etat pour imposer la loi du marché (enfin la loi de LEUR marché). Ils devraient y réfléchir. La raison du plus fort est toujours la meilleure !
Caleb Irri
Source de l'article : La mort annoncée des politiques (Les pensées doubles de Caleb)
Golden Awaken Fondateur
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Sujet: Cette corruption qui mine l’intérêt général... Ven 27 Mar - 10:10
Cette corruption qui mine l’intérêt général...
Flore Vasseur, journaliste-écrivain, part à la rencontre d’un homme qui a décidé de s’attaquer au MAL qui ronge notre société du 21ème siècle: la corruption de l’appareil politique...
Cette action citoyenne très louable prend une toute autre ampleur dès lors que l’homme en question est un intellectuel de premier plan connaissant sur le bout des doigts la Constitution américaine. Larry Lessig est aussi professeur de droit et d’éthique à Harvard, conseiller d’Obama en 2008, il connaît tous les rouages de Washington et de son système électoral. Son constat est que les candidats aux élections passent un temps considérable (70 à 80% de leur temps) à lever des fonds auprès d’une infime minorité de citoyens afin de financer leur campagne. Deux conséquences immédiates peuvent être relevées :
• Les « mécènes » deviennent alors des citoyens à part, une sorte d’élites des gouvernants de l’ombre, avec un important levier pour influencer les lois; • Il reste très peu de temps aux élus pour traiter des véritables sujets d’intérêt général.
La démocratie est dès lors immédiatement corrompue et l’intérêt général remisé. Larry Lessig renonce à baisser les bras par « amour » pour les générations à venir et pour son pays. Pour cela, il vise à éradiquer les racines mêmes de la corruption en mobilisant l’opinion publique dans un premier temps. Dans un deuxième, il s’agit d’obliger tout candidat aux élections à répondre à la question: « que ferez-vous pour mettre un terme à la corruption à Washington? ». Dans la vidéo ci-dessous Flore Vasseur se pose les questions de: Qui gouverne ? Comment préserver l’intérêt général quand, partout, l’argent semble remplacer le vote ? Elle présente comment Larry Lessig est décidé à se rebeller pour sauver l’intérêt général et à dénoncer sans relâche l’emprise des intérêts privés sur la démocratie américaine...
En Europe, la problématique de l’intrusion de puissantes sphères privées dans la gouvernance publique est omniprésente dans différents pays. Un impressionnant reportage sur l’élevage de saumons en Norvège a mis un terme à toute illusion qui nous venait des pays scandinaves. Des scandales peuvent éclater, ils sont de courte durée et les dossiers finissent par « pourrir » avec le temps. L’Union européenne a quant à elle totalement intégré la présence des lobbies. Ils sont des milliers à travailler d’arrache-pied afin d’influencer les députés européens. Le lobby financier transnational y est tout-puissant et déverse des sommes faramineuses annuellement. Une édifiante étude illustre cette omniprésence. La puissance financière de ce lobby financier est d’autant plus impressionnant que ses membres bénéficient d’un pouvoir régalien mondial de création monétaire privée (monnaie bancaire ou scripturale). Il leur est dès lors plus que facile d’influencer la législation en leur faveur ou de bénéficier d’un laisser-faire…
La problématique en Suisse est aussi très avancée. Lors de la réforme de la Constitution en 1999 on voit apparaître un phénomène inconnu jusqu’alors: l’entrée en piste des partis politiques et des lobbies appelés élégamment « les milieux intéressés » et mis à pied d’égalité avec les cantons. L’art. 147 qui traite de la procédure de consultation se présente ainsi : « Les cantons, les partis politiques et les milieux intéressés sont invités à se prononcer sur les actes législatifs importants et sur les autres projets de grande portée lors des travaux préparatoires, ainsi que sur les traités internationaux importants ». Les lobbies sont donc les bienvenus dans la Constitution ! Tout comme les partis politiques dont le financement, peu transparent pour ne pas dire opaque, est garanti en partie par les grandes banques! L’article de loi 94 ne manque pas de surprendre non plus. Il dit ceci:
• La Confédération et les cantons respectent le principe de la liberté économique. • Ils veillent à sauvegarder les intérêts de l’économie nationale et contribuent, avec le secteur de l’économie privée, à la prospérité et à la sécurité économique de la population.
L’alinéa 2 de cet article 94 introduit le ver dans la pomme! La Constitution octroie un rôle aux lobbies dans la gouvernance du pays. Cette contribution à la prospérité de l’article 94 répond à l’article 2 qui définit le but même de la Confédération. Excusez du peu. Quel élu peut encore s’opposer à ceux qui sont supposés réaliser l’objectif de la gouvernance du pays? Si M. Lessig offre une stratégie adaptée aux Etats-Unis, les Suisses ont encore la possibilité d’inverser la vapeur grâce à l’arme absolue qu’est l’initiative populaire… Ils peuvent s’ils le veulent évacuer de la Constitution tout rôle officiel attribué à des non élus, exiger la transparence autour du financement des partis politiques et interdire le « recyclage » d’ex-élus dans les conseils d’administration dont les rétributions se chiffrent en millions… Il fautL‘initiative qui coupe la racine de l’arbre du mal… Le temps presse car le dossier sur la réforme des droits populaires est dans le viseur depuis plus de 15 ans…
Liliane Held-Khawam
Source de l'article : Cette corruption qui mine l’intérêt général (Arrêt sur Info)