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Sujet: Les Terres Arables (Le Dessous des Cartes)... Jeu 19 Mar - 9:20
Compétition pour les Terres Arables...
L'acquisition de terres cultivables par des investisseurs étrangers est un phénomène qui connaît aujourd'hui une ampleur sans précédent...
Nadia Djabali a écrit:
Des millions d’hectares sont achetés chaque année dans le monde par des multinationales ou des investisseurs étrangers. « L’appropriation des terres agricoles mondiales est une rente économique pour des entreprises », rappellent Michel Merlet et Mathieu Perdriault, responsables de l’Association aGter. Conséquence : une mainmise sur les terres agricoles de la planète, des processus de forte concentration, et le risque de voir trois milliards de paysans sans emploi d’ici 2050. Mais la propriété de la terre n’est pas un droit absolu et exclusif : il est aujourd’hui essentiel d’intégrer une garantie d’intérêt général dans l’usage des terres, au niveau mondial, selon ces spécialistes des questions foncières. (...)
En 1930, la United Fruit Company était implantée dans neuf pays d'Amérique centrale. La première compagnie bananière du monde, américaine, avait échangé la construction de lignes de chemin de fer contre l’obtention de centaines de milliers d’hectares de terres dans ces pays. Au Honduras, par exemple, près d’un quart des terres agricoles lui appartenait. Les investissements étrangers dans le domaine foncier agricole ne sont donc pas un phénomène récent. Entre 2000 et 2014, dans le monde, les acquisitions (pour l'achat ou la location) de foncier agricole à grande échelle ont concerné 36 millions d’hectares, soit à peu près la superficie de l’Allemagne. Au total, sur cette période, on compte près de mille transactions foncières signées, selon Land Matrix qui est la base de données la plus fiable sur cette question.
Par ailleurs, les acquisitions de terres arables ne concernent pas seulement les cultures alimentaires. Elles sont aussi destinées à la production d’agro-carburants. Sur 100 hectares ayant fait l’objet d’une transaction entre 2000 et 2014, 11 sont uniquement consacrés aux cultures vivrières, 31 aux agro-carburants et 23 aux cultures à double usage (c'est-à-dire vivrières et agro-carburants) comme le soja, le maïs, l’huile de palme ou la canne à sucre. Regardez les destinations des investissements américains. L’Afrique centrale représente un tiers des hectares achetés ou loués, et ces investissements américains concernent la production agricole, la production d’agro-carburants, l’extraction de bois de construction et la préservation des espaces naturels avec le tourisme.
~ Le Dessous des Cartes : Compétition pour les Terres Arables (1/2)(HD)(Chaîne YT de Don Quichotte) ~ Si le lien venait à disparaître : Cliquez Ici
Source (extraits) utilisée pour ce billet : Compétition pour les Terres Arables (Arté)
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Sujet: Terres Arables, un marché pas comme les autres... Jeu 19 Mar - 10:38
Terres Arables, un marché pas comme les autres...
Dans ce second numéro consacré à la vente et la location de terres arables à grande échelle, Le Dessous des Cartes s'intéresse aux facteurs d'instabilité induits par cette compétition autour du foncier agricole et aux bénéfices qui peuvent en découler, et fait le point sur les investissements chinois en Afrique...
Dino Auciello & Matthieu Hoffstetter a écrit:
(...) Mais l’un des aspects de cette nouvelle phase de la montée en puissance de la Chine réside dans son expansion au-delà des frontières. Si des accords de libre-échange sont négociés avec de nombreux pays développés, la Chine semble miser avec force sur les pays en développement, et notamment l’Afrique. Mais sur le continent noir, l’arrivée des sociétés et investisseurs chinois se distingue des stratégies menées par les groupes américains et européens déjà présents. Bob Diamond, ancien chief executive de Barclays et désormais CEO d'Atlas Merchant Capital, salue une tactique remarquable par sa prudence: « Ce qui est intelligent avec les banques chinoises qui investissent en Afrique, c’est qu’elles observent d’abord les choix de leurs clients, locaux et internationaux, puis se basent sur leurs choix pour leurs propres politiques d’investissements ». (...)
~ Chine-Afrique: un nouveau modèle d’investissements (Bilan) ~
Quand on superpose à cette carte celle de l’insécurité alimentaire, qui montre les pays où plus de 25 % de la population est sous-alimentée, on voit qu'il peut y avoir recoupement, c'est-à-dire que certains pays cibles sont touchés par la malnutrition ou les famines. Il y a même des pays cibles où l’insécurité alimentaire est plus élevée encore, c'est-à-dire où plus de 35 % de la population est sous-alimentée. C’est en Afrique que se trouvent les pays qui sont en situation d’insécurité alimentaire et qui pourtant décident de vendre ou de louer leurs terres arables, et ce à grande échelle. Dans ces pays, certains investissements fonciers agricoles étrangers sont exclusivement dédiés à l’exportation ou à des cultures non alimentaires. Cela peut entraîner une diminution de la surface consacrée aux cultures vivrières et favoriser une augmentation des prix des produits agricoles sur les marchés locaux. Résultat : l’accès aux denrées est plus difficile pour les populations locales.
En Éthiopie, dans la région de Gambella située à l’ouest du pays, 32 % de la superficie totale de la région sont à la disposition des investisseurs étrangers. On y trouve la compagnie saoudienne Star et la compagnie indienne Karuturi. Ces deux investisseurs étrangers construisent des canaux d’irrigation pour pomper massivement l’eau du Nil. Car pour certains investisseurs, ce sont précisément les ressources aquifères et fluviales, allant de paire avec les contrats fonciers, qui constituent le moteur de leurs investissements. On parle alors d’hydro-colonialisme. Au Kenya, l’action d’une fondation philanthropique montre que cultures d’exportation peuvent rimer avec développement de l’agriculture locale. À 70 kilomètres de Nairobi, à Githunguri, sur les plateaux kenyans où les sols sont riches, le Réseau Aga Khan pour le développement économique gère une production de haricots verts extra fins. Elle repose sur des partenariats avec quelque 60 000 petits exploitants. Les haricots sont cueillis, à la main, par 600 travailleurs agricoles et conditionnés, à la main, en usine par 3 000 ouvriers.
~ Le Dessous des Cartes : Terres Arables, un marché pas comme les autres (2/2)(HD)(Chaîne YT de Don Quichotte) ~ Si le lien venait à disparaître : Cliquez Ici
Sources (extraits) utilisée pour ce billet : Terres Arables, un marché pas comme les autres (Arté)