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 Le projet de la CIA baptisé « Tymber Sycamore », financé en parti par les Saoudiens...

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Golden Awaken
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MessageSujet: Le projet de la CIA baptisé « Tymber Sycamore », financé en parti par les Saoudiens...   Le projet de la CIA baptisé « Tymber Sycamore », financé en parti par les Saoudiens... I_icon_minitimeMar 26 Jan - 13:27

Le projet de la CIA baptisé « Tymber Sycamore »,
financé en parti par les Saoudiens...


Le New York Times a révélé dans cet article que l’Arabie saoudite a financé
à hauteur de « plusieurs milliards de dollars » la guerre secrète de la CIA en Syrie...


Le projet de la CIA baptisé « Tymber Sycamore », financé en parti par les Saoudiens... Bloggif-56a74a2561368_imagesia-com_152sx_large
~ U.S. Relies Heavily on Saudi Money to Support Syrian Rebels (Mark Masetti & Matt Apuzzo, NYT)(Janvier 2016) ~

Il s’agit de l’opération Timber Sycamore, ce qui peut signifier « Bois de Platane » ou « de Figuier sycomore ». En 1992, les chercheurs syriens Ibrahim Nahal et Adib Rahme avaient publié une étude selon laquelle, « bien que la largeur des cernes soit influencée par les facteurs du milieu, le bois de Platane d’Orient peut être classé parmi les espèces à croissance relativement rapide par rapport au hêtre ou au chêne. » Les groupes rebelles majoritairement jihadistes, qui ont proliféré en Syrie à partir de l’été 2011, pourraient donc être considérés comme des « platanes d’Orient » du fait de leur « croissance rapide », sans qu’un lien ne soit forcément établi entre le nom de code de cette opération clandestine de la CIA et ce phénomène biologique. Il est également possible que « Sycamore » fasse référence non pas au platane mais au figuier sycomore, dont le « bois peut servir de combustible et le frottement de deux branches permet d’allumer un feu ».

Éric Verhaeghe a écrit:

(...) Quand Mr Obama donna son accord pour armer les rebelles au printemps 2013, c’était en partie pour essayer de prendre le contrôle d’une région qui semblait totalement ouverte. Les Qataris et les Saoudiens avaient commencé à fournir des armes en Syrie depuis plus d’un an. Les Qataris avaient même passé en contrebande des cargaisons de missiles chinois portatifs FN-6 par la frontière turque. Les efforts saoudiens étaient conduits par le flamboyant prince Bandar ben Sultan, alors responsable des services secrets, qui ordonnait aux espions saoudiens d’acheter des milliers d’AK-47 et des millions de cartouches en Europe de l’Est pour les rebelles syriens. La CIA donnait de son côté quelques coups de main aux transactions des Saoudiens, y compris une grosse opération en Croatie en 2012. A l’été 2012, un sentiment de totale liberté d’action dominait le long de la frontière entre la Turquie et la Syrie et les nations du Golfe y passaient argent et armes aux groupes rebelles, même certains officiels américains impliqués avaient alors des liens avec des groupes comme Al Qaeda. (...)

~ Opération Bois de Sycomore... (Atlantico)(Janvier 2106) ~

Essentiellement, le New York Times a révélé dans cet article que l’Arabie saoudite a financé à hauteur de « plusieurs milliards de dollars » la guerre secrète de la CIA en Syrie. D’autres contributeurs étatiques à cette campagne de l’Agence sont cités par ce journal. Il s’agit de la Turquie, de la Jordanie et du Qatar. Or, bien que le montant exact des contributions de chaque État impliqué dans ces opérations n’ait pas été dévoilé, le Times nous informe que l’Arabie saoudite en a été le principal financeur. D’après ce journal, « les hauts responsables états-uniens n’ont pas révélé le montant de la contribution saoudienne, qui constitue de loin le principal financement étranger de ce programme de fourniture d’armes aux rebelles combattant les forces du Président Bachar el-Assad. Néanmoins, des estimations ont indiqué que le coût total des efforts de financement et d’entraînement des rebelles atteignait plusieurs milliards de dollars. »

Le Times confirme ainsi les informations du Washington Post, que j’avais analysées quelques semaines avant les attentats du 13 Novembre. En effet, en juin 2015, ce quotidien révéla que la CIA avait « mené depuis 2013 contre le régime Al-Assad “l’une de ses plus grandes opérations clandestines”, dont le financement annuel avoisine le milliard de dollars. D’après ce journal, cette intervention secrète (…) s’inscrit dans un “plus vaste effort de plusieurs milliards de dollars impliquant l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie”, c’est-à-dire les trois États notoirement connus pour soutenir les factions extrémistes en Syrie. » Grâce au New York Times, nous savons à présent que l’Arabie saoudite a été, « de loin », le principal soutien étatique de cette guerre secrète, notamment à travers l’achat massif et la livraison, par les services spéciaux saoudiens (GID), de missiles antichars TOW de marque Raytheon à des groupes affiliés à al-Qaïda, dont l’Armée de la Conquête.

Le projet de la CIA baptisé « Tymber Sycamore », financé en parti par les Saoudiens... Bloggif-56a75a5e1584d_imagesia-com_152vl_large

Nafeez Ahmed a écrit:

(...) L’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie travaillent actuellement pour soutenir le bras officiel d'al-Qaïda en Syrie, Jabhat al-Nosra, afin de reprendre le territoire syrien à Bachar al-Assad. La stratégie a abouti à une coalition de groupes rebelles, dirigée par la faction d'al-Qaïda, qui a conquis Idlib en avril. Les trois puissances régionales affirment qu'elles espèrent contraindre al-Nosra à renoncer à sa relation avec al-Qaïda, mais en réalité ils financent la filiale d'al-Qaïda sans aucune garantie significative de pouvoir la contrôler. « Al-Nosra restera avec al-Qaïda à moins que les autres forces rebelles soient en mesure de s'unifier en une seule force », a déclaré un membre d'al-Nosra. « Le leader d'al-Qaïda Ayman, Al-Zawahiri, affirme que l'unification des musulmans est plus importante que l'appartenance à un groupe. » (...)

~ Ennemis perpétuels : comment les États-Unis soutiennent Daech en le combattant (MEE)(Juillet 2015) ~

Toujours selon le Times, le chef de station de la CIA joue un rôle diplomatique plus important que l’ambassadeur des États-Unis en Arabie saoudite. Ainsi, entre le GID et la CIA, « l’alliance reste solide, puisqu’elle est renforcée par une liaison entre maîtres-espions. Ministre de l’Intérieur saoudien, le prince Mohammed ben Nayef a succédé au prince Bandar dans l’approvisionnement en armes des rebelles en Syrie. Il connait l’actuel directeur de la CIA John O. Brennan depuis l’époque où ce dernier était le chef de station de l’Agence à Riyad dans les années 1990. D’anciens collègues ont déclaré que ces deux hommes étaient restés proches (…) Le poste occupé autrefois par M. Brennan à Riyad est, bien plus que celui de l’ambassadeur US, le véritable lien entre le pouvoir états-unien et le royaume des Saoud. D’anciens diplomates se souviennent que les discussions les plus importantes ont été systématiquement menées via le chef de station de la CIA dans la capitale saoudienne. » Ces informations du New York Times renforcent la notion d’« État profond supranational » liant les hauts responsables des services spéciaux des États-Unis et de l’Arabie saoudite, ce qu’explique Peter Dale Scott dans son dernier livre. Ainsi, cet auteur démontre que les relations états-uno-saoudiennes constituent une véritable « boîte noire » :

« Dans les années 1980, William Casey, le directeur de la CIA, prit des décisions cruciales dans la conduite de la guerre secrète en Afghanistan. Toutefois, celles-ci furent élaborées hors du cadre bureaucratique de l’Agence, ayant été préparées avec les directeurs des services de renseignement saoudiens, d’abord Kamal Adham puis le prince Turki ben Fayçal. Parmi ces décisions, nous pouvons citer la création d’une légion étrangère chargée d’aider les moudjahidines afghans à combattre les Soviétiques. En clair, il s’agit de la mise en place d’un réseau de soutien opérationnel connu sous le nom d’al-Qaïda depuis la fin de cette guerre entre l’URSS et l’Afghanistan. Casey mit au point les détails de ce plan avec les deux chefs des services secrets saoudiens, ainsi qu’avec le directeur de la Bank of Credit and Commerce International (BCCI), la banque pakistano-saoudienne dont Kamal Adham et Turki ben Fayçal étaient tous deux actionnaires.

Ce faisant, Casey dirigeait alors une deuxième Agence, ou une CIA hors canaux, construisant avec les Saoudiens la future al-Qaïda au Pakistan, alors que la hiérarchie officielle de l’Agence à Langley “pensait que c’était imprudent”. Dans La Machine de guerre américaine, j’ai situé le Safari Club et la BCCI dans une succession d’accords conclus dans le cadre d’une “CIA alternative” ou d’une “deuxième CIA”, datant de la création en 1948 du Bureau de Coordination Politique (OPC pour Office of Policy Coordination). Ainsi, il est compréhensible que George Tenet, le directeur de la CIA sous George W. Bush, ait suivi le précédent de William Casey, directeur de l’Agence sous Reagan, en rencontrant une fois par mois environ le prince Bandar, l’ambassadeur d’Arabie saoudite aux États-Unis, mais sans révéler le contenu de leurs discussions aux officiers de la CIA chargés des questions saoudiennes. »


Dans l’article du Times, le prince Bandar est présenté comme le principal architecte de cette politique de soutien à la rébellion en Syrie. Ainsi, la guerre secrète de la CIA et de ses partenaires étrangers en Syrie a fortement encouragé la montée en puissance de Daech, que le Pentagone et ses alliés bombardent depuis septembre 2014 sans grande efficacité, le tout sur fond de polémiques. À partir de juillet 2012, à travers les politiques profondes du prince Bandar, les « platanes » jihadistes en Syrie ont connu une « croissance relativement rapide », avec le soutien actif de la CIA et de ses partenaires. Or, Bandar est si proche de l’Agence que l’on ne peut réellement dissocier ses actions clandestines de celles des services spéciaux états-uniens, du moins lorsqu’il était ambassadeur de l’Arabie saoudite à Washington (1983-2005) puis directeur des renseignements saoudiens (2012-2014).

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~ Assassinat du Prince Bandar... (Pepe Escobar, Asia Times via LGS) ~

En d’autres termes, la CIA et ses alliés turcs et pétromonarchiques ont grandement favorisé la montée en puissance de ces groupes extrémistes en Syrie, dont al-Qaïda et Daech. Pour autant, cette politique profonde multinationale fut-elle délibérément choisie par la Maison Blanche ? La réponse à cette question n’est pas évidente. Comme je l’avais souligné en août 2015, l’ancien directeur du Renseignement militaire du Pentagone (DIA) Michael Flynn avait dénoncé sur Al-Jazeera l’irrationalité stupéfiante de la Maison Blanche sur le dossier syrien. À cette occasion, il révéla que les responsables de l’administration Obama avaient pris la « décision délibérée » de « faire ce qu’ils font en Syrie » ; en d’autres termes, ils auraient choisi de soutenir des milices anti-Assad que la DIA décrivait à partir de 2012 comme noyautées et dominées par des forces jihadistes. Dès cette année-là, Flynn et son agence informèrent la Maison Blanche du risque de voir émerger un « État Islamique » entre l’Irak et la Syrie du fait du soutien occidental, turc et pétromonarchique à cette rébellion.

Afin de clarifier ses propos, il a ensuite expliqué à un journal russe que le gouvernement des États-Unis avait soutenu jusqu’à présent « une telle diversité de factions anti-Assad qu’ il est impossible de comprendre qui est qui, et qui travaille avec qui. La composition de l’opposition armée syrienne, de plus en plus complexe, a rendu toute identification considérablement plus difficile. Pour cette raison, (…) du point de vue des intérêts américains, nous devons (…) prendre du recul et soumettre notre stratégie à un examen critique. À cause de la possibilité, très réelle, que nous soutenions des forces liées à État islamique (…), en même temps que d’autres forces anti-Assad en Syrie. » Selon le général Flynn, lorsqu’il dirigeait la DIA au Pentagone, cette agence recensait « autour de 1 200 groupes belligérants en Syrie. » De ce fait, le général Flynn pense « vraiment que personne, y compris la Russie, n’a une compréhension claire de ce à quoi nous avons affaire là-bas, mais sur le plan tactique, c’est vraiment très important de le comprendre. Une vision unilatérale de la situation en Syrie et en Irak serait une erreur. » À cette complexité du terrain s’ajoute le traditionnel mode opératoire de l’Agence, qui est celui du « déni plausible » visant à dédouaner le gouvernement des États-Unis de toute action criminelle en ayant recours à des agents privés et/ou étrangers.

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~ La guerre secrète multinationale de la CIA en Syrie et le chaos islamiste (Maxime Chaix, De Defensa)(Novembre 2015) ~

Dans cet article, j’ajoutais que, « contrairement au mythe de “l’inaction” militaire occidentale contre le régime de Bachar el-Assad, la CIA a été massivement impliquée en Syrie, dans le cadre d’une intervention clandestine subventionnée par des budgets classifiés, mais également étrangers. Or, ces financements extérieurs et les milliards de dollars qu’ils mobilisent ne sont pas supervisés par le Congrès US, cette institution n’ayant pas le pouvoir d’exercer son contrôle sur des politiques ou des budgets étrangers. » En se basant sur les déclarations d’un parlementaire états-unien, le New York Times vient de confirmer cette absence de transparence due au recours à des financements étrangers.

À l’aune des révélations du New York Times sur l’opération Timber Sycamore, et sachant que le soutien de la CIA et de ses alliés en faveur d’al-Qaïda en Syrie est dorénavant de notoriété publique, y compris en France, il est indispensable que les citoyens occidentaux demandent des comptes à leurs parlementaires. Comme l’avait courageusement dénoncé la parlementaire états-unienne Tulsi Gabbard trois semaines avant les attentats du 13 Novembre, « des armements US vont dans les mains de nos ennemis, al-Qaïda et ces autres groupes, des groupes islamistes extrémistes qui sont nos ennemis jurés. Ce sont des groupes qui nous ont attaqués le 11-Septembre, et nous étions censés chercher à les vaincre, mais pourtant nous les soutenons avec ces armes pour renverser le gouvernement syrien. (…) Je ne veux pas que le gouvernement des États-Unis fournisse des armes à al-Qaïda, à des islamistes extrémistes, à nos ennemis. Je pense que c’est un concept très simple : vous ne pouvez vaincre vos ennemis si, en même temps, vous les armez et vous les aidez ! C’est absolument insensé pour moi. »

Il est donc urgent que les puissances occidentales élaborent et mettent en oeuvre des politiques plus rationnelles et pragmatiques afin de lutter efficacement contre le terrorisme, sans quoi cette forêt de « platanes » continuera de s’étendre dangereusement.

Maxime Chaix

Source de l'article : Opération “Timber Sycamore”... (Maxime Chaix)(Janvier 2016)

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