| | Les vrais enjeux du gaz de Schiste | |
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Golden Awaken Fondateur
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| Sujet: Les vrais enjeux du gaz de Schiste Ven 12 Juil - 15:11 | |
| Les vrais enjeux du gaz de SchisteEldorado économique pour les uns, fléau écologique pour les autres... En plein débat sur la transition énergétique de la France, le point sur les enjeux économiques et les risques pour l'environnement, d’une source d’énergie très controversée... le gaz de schiste. - Wikipédia a écrit:
Le gaz de schiste, également appelé gaz de roche-mère (en anglais shale gas), est un gaz naturel contenu dans des roches marneuses ou argileuses riches en matières organiques, roches qui peuvent avoir une structure litée de schiste1. Ce gaz naturel, qui peut faire l'objet d'une exploitation, a pour particularité d'être resté piégé dans les porosités de la roche imperméable où il s'est formé. Cette imperméabilité est due aux argiles. Il est donc nécessaire de fracturer la roche pour pouvoir le récupérer. Le potentiel gazier des schistes intéresse ainsi plusieurs gouvernements en Europe et en Asie, ainsi que ceux du Canada et d'Australie. Divers analystes s'attendent aussi à ce que le gaz de schiste puisse accroître considérablement les approvisionnements énergétiques mondiaux5. Selon une étude du Baker Institute of Public Policy de l'université Rice, l'augmentation de la production de gaz de schiste aux États-Unis et au Canada pourrait contribuer à empêcher la Russie, le Qatar et l'Iran de dicter des prix plus élevés pour le gaz qu'ils exportent vers l'Europe.
Toutefois, les risques sismiques et les problèmes environnementaux constatés, notamment la pollution de l'air et de l'eau, entraînent une forte défiance de l'opinion publique et de certains gouvernements vis-à-vis de cette ressource. Du fait de ces intérêts antagonistes, le sujet fait l'objet de controverses, ainsi que d'un lobbying de la part des différentes parties, tels que les exploitants potentiels ou les écologistes. Wikipédia
A lire (pdf en anglais) : “Foot on the gas” Lobbyists push for unregulated shale gas in Europe Un enfer écologique pour les uns...Le principal argument invoqué par les anti-gaz de schiste, est l’impact potentiel sur l’environnement de son mode d’extraction, la fracturation hydraulique. Cette technologie, la seule qui permette aujourd’hui d’extraire pétrole et gaz de schiste, est devenue l’objet de toutes les peurs. Interdite en France depuis une loi de juin 2011, cette technique est pourtant pratiquée par l’industrie pétrolière depuis la fin des années 1940. On lui reproche l’immense quantité d’eau nécessaire : de 10.000 à 15.000 m3 par puits - l’équivalent de 4 piscines olympique, mais aussi les risques de pollution des nappes phréatiques et des rivières. Ou encore, le nombre important de puits nécessaires et leur impact sur les paysages. A cela, il faut ajouter le manque de transparence sur les additifs chimiques utilisés.
Plusieurs études publiées par la Commission européenne remettent en cause l'exploitation des gaz de schiste. Le rapport publié par la DG environnement de la Commission européenne montre que son exploitation s'avère plus polluante que l'exploitation avec les méthodes traditionnelles. Et selon le rapport du Centre de recherche commun (JRC),qui a planché sur la sécurité énergétique européenne, l'exploitation des gaz non-conventionnels ne procurerait pas à l'Europe l'indépendance en gaz naturel. Une étude américaine a également récemment révélé une contamination des puits d’eau potable à proximité de sites de forage de gaz de schiste aux Etats-Unis. - Thierry Noisette a écrit:
La Commission publie de nouvelles études sur les gaz non conventionnels
Le 7 Septembre 2012, la Commission européenne a publié trois nouvelles études sur les combustibles fossiles non conventionnels, en particulier le gaz de schiste. Les études portent sur les effets potentiels de ces combustibles sur les marchés de l'énergie, l'impact climatique potentiel de production de gaz de schiste et les risques potentiels relatifs à l'exploitation et à la fracturation hydraulique que les gaz de schiste pourraient présenter pour la santé humaine et l'environnement.
L'étude relative à l'impact sur le marché de l'énergie montre que le développement des gaz non conventionnels aux États-Unis ont permis la disponibilité de plus grandes réserves de gaz naturel liquéfié au niveau mondial, ce qui a eu un impact direct sur les prix du gaz dans l'UE.
L'étude relative à l'impact climatique montre que le gaz de schiste produit dans l'UE entraîne des émissions de gaz à effet de serre plus importantes que le gaz naturel classique produit dans l'UE, mais, si cette ,production est bien gérée, moins de gaz à effet de serre que le gaz importé de l'extérieur de l'UE, que ce soit par gazoduc ou par méthanier en raison de l'impact sur les émissions provenant du transport de gaz à longue distance.]
L'étude sur l'impact environnemental montre que l'extraction du gaz de schiste entraîne généralement une plus grande empreinte écologique plus importante que l'exploitation de gaz conventionnel. Des risques de contamination des sols et eaux souterraines, l'appauvrissement des ressources en eau, pollution de l'air et sonores, occupation des terres, perturbation de la biodiversité et impacts liés à la circulation sont jugés trop élevés dans le cas des projets cumulatifs. Source : Études de la Commission européenne sur les gaz de schiste: risques élevés pour l’environnement ... un eldorado économique pour les autresPour les pro gaz de schiste, leur exploitation ouvrent des perspectives économiques immenses, en terme d’emplois et d’impact sur les prix de l’énergie notamment. - les emplois potentiels : le secteur des hydrocarbures non conventionnel est un grand générateur d’emplois. Un organisme spécialisé dans la prédiction économique, IHS Global Insight, rapporte que le développement des gaz de schiste aux Etats-Unis a contribué à la création en 2010 de 600.000 emplois directs, indirects et induits. En France, on peut estimer à environ 62.000 le nombre de création d’emplois pour ce secteur.
- une moindre dépendance énergétique : d’après l’Agence américaine d’informations énergétiques (EIA), la France recèlerait pas moins de 5.100 milliards de mètres cubes de réserves récupérables de gaz de schiste. Soit plus de 100 fois sa consommation annuelle. Avec une production de 20 milliards de mètres cubes par an, la France disposerait de 17,2 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP), soit 12 % de notre production d’énergie (168 TEP). Des éléments à ne pas négliger. En 2011, la facture des importations de gaz et de pétrole a atteint un record à plus de 61 milliards d'euros.
- une baisse des prix de l’énergie : La production de gaz de schiste a été multipliée par douze sur le sol américain depuis 2000. L’exploitation des gaz de schiste aux Etats-Unis a entraîné un effondrement des prix et offert aux industriels un gaz trois à quatre fois moins cher qu’en Europe. Conséquence : l’Amérique regagne une compétitivité importante. En France, un sujet toujours en débatLe dossier semblait avoir été scellé en septembre, lorsque François Hollande avait annoncé le rejet de sept demandes de permis déposés auprès de l’Etat. En l’état actuel de nos connaissances, personne ne peut affirmer que l’exploitation des gaz et huiles de schiste par fracturation hydraulique, seule technique aujourd’hui connue, est exempte de risques lourds pour la santé et l’environnement , avait-t-il justifié. Mais le 13 novembre, le chef de l’Etat a rappelé que la recherche de techniques alternatives à la fracturation hydraulique, interdite en France pour la recherche de gaz de schiste, continuait et qu’il prendr(ait) ses responsabilités si une nouvelle technique apparaissait. Le 28 novembre, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, a rouvert la porte au gaz de schiste en estimant que la France doit exploiter son gaz de schiste à l’aide de technologies propres plutôt que l’importer.
Si la loi du 13 juillet 2011 interdit la fracturation hydraulique pour extraire les gaz de schiste, tous les permis de recherche de ce gaz n’auraient pas été annulés. C'est le cas notamment pour trois sites en région parisienne, sur les zones de Nogent-sur-Seine, Leudon-en-Brie et Château-Thierry. L’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) a annoncé le lancement d’une étude sur les techniques alternatives d’extraction. Saisi en novembre par la commission des Affaires économiques du Sénat, cela a conduit des travaux préliminaires sur le sujet, réalisés par le député (PS) Christian Bataille et le sénateur (UMP) Jean-Claude Lenoir, qui ont décidé de son lancement. Dans un rapport d ’étape dévoilé en juin 2013, les deux parlementaires plaident pour une fracturation hydraulique « améliorée », désignée comme la technique la plus efficace pour extraire les hydrocarbures emprisonnés dans la roche, malgré l’interdiction actuelle. Le rapport final est prévu pour l’automne 2013. Fin mai, le patronat (Medef, CGPME, UPA) et les trois syndicats réformistes (CFDT, CFTC, CGC) ont dévoilé un rapport commun, intitulé « Réinventer la croissance » dans lequel ils prennent position eux aussi en faveur d’une poursuite de la recherche sur l’exploitation des gaz de schiste, invitant la France à « prendre l’initiative d’un programme européen ». (...) Source et Suite de l'article (avec de nombreux liens)Gaz de schiste : les vrais enjeuxA consulter : Que penser de l’affaire des gaz de schisteLe gaz de schiste, problématique et enjeux
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| Sujet: Les premiers déclins du gaz de schiste... Lun 7 Oct - 13:30 | |
| Les premiers déclins du gaz de schiste...C'est aux Etats-Unis que le boom des gaz de schiste a commencé. C'est là aussi que le déclin semble s'amorcer. Les champs de Barnett et de Haynesville, dans le Sud des Etat-Unis, ont franchi leur pic de production respectivement en novembre et décembre 2011.Les puits de Barnett et Haynesville ont fourni jusqu'ici près de la moitié de la production américaine de gaz de schiste. Le développement plus tardif du troisième principal champ nord-américain de gaz de schiste, celui de Marcellus dans les Appalaches, compense jusqu'ici le déclin de ses deux prédécesseurs. La poursuite du développement de Marcellus joue un rôle clé pour maintenir sur un plateau la production totale de gaz naturel aux Etats-Unis, stable depuis le début de l'année 2012. Evolution de la production des 5 principaux champs de gaz de schiste aux Etats-Unis, constituant 80 % de la production totale de gaz de schiste. Source : J. David HughesWill Natural Gas Fuel America in the 21st Century? (pdf)La production de gaz naturel du champ de Barnett, situé au beau milieu de la vaste zone urbaine de Dallas Fort-Worth, au Texas, s'est établie à 4,84 milliards de pieds cube par jour au mois de juin, en baisse de 16,5 % sur un an et de 20,5 % sur deux ans. La première ruée vers les gaz de schiste s'est produite ici, au coeur de l'industrie américaine des hydrocarbures, à la faveur de la flambée des prix de l'énergie amorcée au début des années 2000. Le champ de gaz de schiste de Haynesville, à cheval sur le Texas et la Louisiane, a été le deuxième développé aux Etats-Unis, à partir de 2009. Ses extractions sont en recul de près d'un cinquième par rapport au pic de décembre 2011. La production des puits situés en Louisiane a encaissé un repli de pas moins de 28 % en seulement un an et demi, selon les données fournies par Washington. Indispensable pour exploiter les gaz de schiste, la fracturation de la roche ne permet de libérer ces gaz que dans un périmètre restreint autour de la zone fracturée. Par conséquent, la production d'un puits d'hydrocarbures de schiste atteint en général sa production record dès son ouverture, et décline ensuite très rapidement, souvent dès les premiers mois d'exploitation. Pour maintenir une production élevée, il est nécessaire de forer sans cesse de nouveaux puits, de dix à cent fois plus que pour du pétrole conventionnel, d'après la direction du groupe Total. Le principal producteur du champ de Barnett, la compagnie Devon Energy, y a recours à cinq installations de forage cette année, contre dix en 2012. « Notre production dans le Barnett reste stable avant tout parce que nous avons pris des mesures pour limiter les déclins dans la production existante », indiquait en août le porte-parole de Devon Energy. « Toutefois, à cause de notre activité de forage réduite, nous nous attendons à voir notre production chuter au cours du second semestre de cette année », a-t-il précisé. La réduction du nombre de forages est la conséquence de la combinaison de deux facteurs, l'un économique, l'autre géologique : le repli des cours du gaz naturel depuis fin 2011 (lui-même provoqué par le boom des gaz de schiste) ; la tendance à devoir forer les nouveaux puits dans des zones moins fertiles en hydrocarbures. Chesapeake, l'un des leaders des gaz de schiste aux Etats-Unis, a dû biffer de ses comptes l'an dernier pas moins de 4600 milliards de pieds cube de réserves dites « prouvées ». Ces réserves, principalement situées dans les champs de Barnett et de Haynesville, constituaient jusque-là pas moins du quart des réserves totales revendiquées par la compagnie. Le cas de Chesapeake n'est pas isolé D'autres acteurs majeurs, tels que BP et BHP Billiton, ont également revu nettement à la baisse en 2012 le montant annoncé de leurs réserves de gaz de schiste. C'est maintenant le tour de la Shell, qui vient de faire part de son souhait de vendre ses capitaux dans un autre important champ texan d'hydrocarbures de schiste, Eagle Ford, après avoir annoncé en juillet une forte réduction du montant de ses réserves de gaz non-conventionnel, relate aujourd'hui le Financial Times. La tendance fait écho au cri d'alarme poussé l'an dernier par le patron d'Exxon, Rex Tillerson : « On ne fait pas d'argent, tout est dans le rouge. (...) Nous sommes en train de perdre notre chemise (dans le gaz naturel). »
Vieille histoire naturelle : comme les autres espèces animales, les hommes ont tendance à cueillir d'abord les fruits les plus mûrs et à portée de main. La destinée humaine s'écoule selon la pente de plus faible résistance, parfois jusqu'à se perdre comme un oued. Répartition des forages dans le champ texan de Barnett. Les puits les plus productifs, représentés par les points rouges, recouvrent les zones géologiques les plus fertiles, les « sweet spots ». Source : J. David HuguesLes « sweet spots », les zones les plus fertiles des champs de Barnett et de Haynesville ont d'ores et déjà été forées de manière intense. Les forages futurs risquent de tendre à être moins productifs et donc moins rentables ; il faudrait tout à la fois qu'ils soient plus nombreux pour remplacer les meilleurs fruits déjà cueillis. Les extractions de gaz du champ de Haynesville ont commencé à décroître malgré l'augmentation du nombre de puits. Poursuite du fort déclin amorcé, ou bien stabilisation ? L'avenir de Barnett et de Haynesville sera riche d'enseignements pour la suite à attendre du boom des gaz de schiste. Les avis se partagent pour l'heure entre les experts qui considèrent que les meilleures heures de ces deux champs pionniers sont terminées, et ceux qui estiment qu'ils ont encore de beaux restes, insistant sur la « résilience » de l'industrie texane. Toutefois au cours des derniers mois dans la presse américaine, nul ne s'est risqué à avancer que le déclin des champs de Barnett et de Haynesville puisse être réversible.
En ouvrant la perspective, il semble pour l'heure plausible qu'à l'échelle du globe, les meilleurs fruits à attendre du boom des gaz de schiste soient ceux qui sont déjà en train d'être cueillis aux Etats-Unis. En Pologne, pays annoncé comme le plus prometteur en Europe, les géants nord-américains Exxon, Talisman et Marathon Oil ont rapidement jeté l'éponge, regrette The Economist. L'hebdomadaire libéral anglais pointe la responsabilité de la bureaucratie polonaise, mais admet aussi que la géologie de la Pologne se révèle « plus difficile que prévu ». Les ressources polonaises en gaz de schiste se trouvent être enfouies plus profondément que celles exploitées aux Etats-Unis. Une différence qui handicape sévèrement la rentabilité potentielle des forages. En Chine, les importantes ressources potentielles sont également piégées à plus grande profondeur qu'aux Etats-Unis, ce qui paraît grever tout autant qu'en Pologne la faisabilité des projets envisagés, souligne aujourd'hui le New York Times. De plus, ces ressources sont éparpillées à travers le vaste territoire chinois, et se situent souvent dans des zones désolées difficiles d'accès pour les équipements lourds que nécessite l'exploitation des gaz de schiste, relève l'agence Reuters. Matthieu Auzanneau Source de l'article : Etats unis : Les premiers déclins du gaz de schiste... - Le Veilleur a écrit:
L'extraction du gaz de schiste, tout comme son homologue le pétrole de schiste n'est qu'une immense bulle spéculative, et comme toute bulle, son avenir est d'éclater dans un laps de temps généralement assez court.
Il faut savoir que chaque puit fournit dès le début de l'extraction la plus grande partie de son gaz, la production diminue donc rapidement, obligeant les compagnies à forer sans cesse d'autres puits, car creuser plus profond n'est pas rentable. Pour mieux comprendre les enjeux économiques de cette bulle, je vous recommande la lecture de « Gaz de schiste : L'affaire Chesapeake fait trembler Wall Street ». |
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| Sujet: La grande escroquerie du Gaz de Schiste Mer 9 Oct - 10:31 | |
| La grande escroquerie du Gaz de SchisteEnergie bon marché contre pollution prolongée : aux Etats-Unis, le dilemme relatif à l’exploitation des gaz et pétrole de schiste n’a tourmenté ni les industriels ni les pouvoirs publics.En moins d’une décennie, ces nouvelles ressources auraient aiguillé l’Amérique sur les rails de la croissance, dopé l’emploi, rétabli la compétitivité. Et si cette « révolution » n’était qu’une bulle spéculative sur le point d’éclater ?
A en croire les titres de la presse américaine prédisant un essor économique dû à la « révolution » des gaz et pétrole de schiste, le pays baignera bientôt dans l’or noir. Le rapport « Perspectives énergétiques mondiales 2012 » de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) annonce en effet qu’à l’horizon 2017 les Etats-Unis raviront à l’Arabie saoudite la place de premier producteur mondial de pétrole et accéderont à une « quasi autosuffisance » en matière énergétique. Selon l’AIE, la hausse programmée de la production d’hydrocarbures, qui passerait de quatre-vingt-quatre millions de barils par jour en 2011 à quatre-vingt-dix-sept en 2035, proviendrait « entièrement des gaz naturels liquides et des ressources non conventionnelles » (essentiellement le gaz et l’huile de schiste), tandis que la production conventionnelle amorcerait son déclin à partir de… 2013.
Extraites par fracturation hydraulique (injection sous pression d’un mélange d’eau, de sable et de détergents destinés à fissurer la roche pour en chasser le gaz), grâce à la technique du forage horizontal (qui permet de fouailler plus longuement la couche géologique voulue), ces ressources ne s’obtiennent qu’au prix d’une pollution massive de l’environnement. Mais leur exploitation aux Etats-Unis a entraîné la création de plusieurs centaines de milliers d’emplois et offre l’avantage d’une énergie abondante et bon marché. Selon le rapport 2013 « Les perspectives énergétiques : un regard vers 2040 » publié par le groupe ExxonMobil, les Américains deviendraient exportateurs nets d’hydrocarbures à partir de 2025 grâce aux gaz de schiste, dans un contexte de forte croissance de la demande gazière mondiale. Et si la « révolution des gaz de schiste », loin de fortifier une économie mondiale convalescente, gonflait une bulle spéculative sur le point d’éclater ? La fragilité de la reprise autant que les expériences récentes devraient inciter à la prudence vis-à-vis de tels engouements. L’économie espagnole, par exemple, naguère si florissante, quatrième puissance de la zone euro en 2008, se délabre depuis que la bulle immobilière à laquelle elle s’accrochait aveuglément a éclaté sans prévenir. La classe politique a tiré peu d’enseignements de la crise de 2008 ; la voilà sur le point de répéter les mêmes erreurs dans le secteur des énergies fossiles.
Une enquête du New York Times de juin 2011 révélait déjà quelques fissures dans la construction médiatico-industrielle du « boom » des gaz de schiste, en ébruitant les doutes nourris par divers observateurs, géologues, avocats, analystes des marchés, quant aux effets d’annonce des compagnies pétrolières, soupçonnées de « surestimer délibérément, et même illégalement, le rendement de leurs exploitations et le volume de leurs gisements ». « L’extraction du gaz depuis les schistes du sous-sol, écrivait le quotidien, pourrait se révéler moins facile et plus coûteuse que ce que prétendent les compagnies, comme l’indiquent des centaines de courriers électroniques et de documents échangés par les industriels à ce sujet, ainsi que les analyses des données recueillies sur plusieurs milliers de forages. »
Début 2012, deux consultants américains tirent la sonnette d’alarme dans Petroleum Review, la principale revue de l’industrie pétrolière britannique. Tout en s’interrogeant sur « la fiabilité et la durabilité des gisements de gaz de schiste américains », ils relèvent que les prévisions des industriels coïncident avec les nouvelles règles de la Securities and Exchange Commission (SEC), l’organisme fédéral de contrôle des marchés financiers. Adoptées en 2009, celles-ci autorisent en effet les compagnies à chiffrer le volume de leurs réserves comme bon leur semble, sans vérification par une autorité indépendante. Pour les industriels, la surestimation des gisements de gaz de schiste permet de faire passer au second plan les risques liés à leur exploitation. Or la fracturation hydraulique n’a pas seulement des effets délétères sur l’environnement : elle pose aussi un problème strictement économique, puisqu’elle génère une production à très faible durée de vie. Dans la revue Nature, un ancien conseiller scientifique du gouvernement britannique, David King, souligne que le rendement d’un puits de gaz de schiste décroche de 60 à 90 % au terme de sa première année d’exploitation.
Une chute aussi brutale rend évidemment illusoire tout objectif de rentabilité. Dès qu’un forage s’épuise, les opérateurs doivent à toute vitesse en creuser d’autres pour maintenir leur niveau de production et rembourser leurs dettes. Quand la conjoncture s’y prête, pareille course en avant peut faire illusion pendant quelques années. C’est ainsi que, combinée à une activité économique chétive, la production des puits de gaz de schiste, atone sur la durée, mais fulgurante à brève échéance, a provoqué une baisse spectaculaire des prix du gaz naturel aux Etats-Unis, passés de 7 à 8 dollars par million de BTU (British Thermal Unit) en 2008 à moins de 3 dollars en 2012.
Les spécialistes en placements financiers ne sont pas dupes. « L’économie de la fracturation est une économie destructrice, avertit le journaliste Wolf Richter dans Business Insider. L’extraction dévore le capital à une vitesse étonnante, laissant les exploitants sur une montagne de dettes lorsque la production s’écroule. Pour éviter que cette dégringolade n’entame leurs revenus, les compagnies doivent pomper encore et encore, en compensant les puits taris par d’autres qui le seront demain. Hélas, tôt ou tard, un tel schéma se heurte à un mur, celui de la réalité. » Géologue ayant travaillé pour Amoco (avant sa fusion avec BP), M. Arthur Berman, se dit lui-même surpris par le rythme « incroyablement élevé » de l’épuisement des gisements. Evoquant le site d’Eagle Ford, au Texas, « la mère de tous les champs d’huile de schiste », il indique que « la baisse annuelle de la production dépasse les 42 % ». Pour s’assurer des résultats stables, les exploitants vont devoir forer « presque mille puits supplémentaires chaque année sur le même site. Soit une dépense de 10 à 12 milliards de dollars par an… Si on additionne tout cela, on en arrive au montant des sommes investies dans le sauvetage de l’industrie bancaire en 2008. Où est-ce qu’ils vont prendre tout cet argent ? ».
La bulle gazière a déjà produit ses premiers effets sur quelques-unes des plus puissantes compagnies pétrolières de la planète. En juin dernier, le président-directeur général d’ExxonMobil, M. Rex Tillerson, criait famine en expliquant que la baisse des prix du gaz naturel aux Etats-Unis était certes une chance pour les consommateurs, mais une malédiction pour sa société, victime d’une diminution drastique de ses revenus. Alors que, devant ses actionnaires, ExxonMobil prétendait encore ne pas avoir perdu un seul centime à cause du gaz, M. Tillerson a tenu un discours presque larmoyant devant le Council on Foreign Relations (CFR), l’un des think tanks les plus influents du pays : « On est tous en train d’y laisser notre chemise. On ne gagne plus d’argent. Tout est dans le rouge. »
A peu près au même moment, la compagnie gazière britannique BG Group se voyait acculée à une « dépréciation de ses actifs dans le gaz naturel américain à hauteur de 1,3 milliard de dollars », synonyme de « baisse sensible de ses bénéfices intermédiaires ». Le 1er novembre 2012, après que la compagnie pétrolière Royal Dutch Shell eut enchaîné trois trimestres de résultats médiocres, avec une baisse cumulée de 24 % sur un an, le service d’information du Dow Jones rapporta cette funeste nouvelle en s’alarmant du « préjudice » causé par l’engouement pour les gaz de schiste à l’ensemble du secteur boursier. De la panacée à la paniquePourtant pionnière dans la course aux gaz de schiste, Chesapeake Energy n’échappe pas non plus à la bulle. Ecrasée sous le poids de ses dettes, l’entreprise américaine a dû mettre en vente une partie de ses actifs, des champs gaziers et des pipelines pour une valeur totale de 6,9 milliards de dollars, afin d’honorer les traites de ses créanciers. « La compagnie réduit un peu plus ses voiles, alors que son président-directeur général en avait fait l’un des leaders de la révolution des gaz de schiste », déplore le Washington Post.
Comment les héros de cette « révolution » ont-ils pu tomber aussi bas ? L’analyste John Dizard observait dans le Financial Times du 6 mai 2012 que les producteurs de gaz de schiste avaient dépensé des montants « deux, trois, quatre, voire cinq fois supérieurs à leurs fonds propres afin d’acquérir des terres, de forer des puits et de mener à bien leurs programmes ». Pour financer la ruée vers l’or, il a fallu emprunter des sommes astronomiques « à des conditions complexes et exigeantes », Wall Street ne dérogeant pas à ses règles de conduite habituelles. Selon Dizard, la bulle gazière devrait pourtant continuer de croître, en raison de la dépendance des Etats-Unis à cette ressource économiquement explosive. « Compte tenu du rendement éphémère des puits de gaz de schiste, les forages vont devoir se poursuivre. Les prix finiront par s’ajuster à un niveau élevé, et même très élevé, pour couvrir non seulement les dettes passées, mais aussi des coûts de production réalistes. »
Il n’est pas exclu néanmoins que plusieurs grosses compagnies pétrolières se retrouvent confrontées simultanément à une même débâcle financière. Si cette hypothèse se confirmait, dit M. Berman, « on assisterait à deux ou trois faillites ou opérations de rachat retentissantes, en vertu de quoi chacun reprendrait ses billes et les capitaux s’évaporeraient. Ce serait le pire des scénarios ». En d’autres termes, l’argument selon lequel les gaz de schiste prémuniraient les Etats-Unis ou l’humanité tout entière contre le « pic pétrolier », niveau à partir duquel la combinaison des contraintes géologiques et économiques rendra l’extraction du brut insupportablement difficile et onéreuse, relèverait du conte de fées. Plusieurs rapports scientifiques indépendants parus récemment confirment que la « révolution » gazière n’apportera pas de sursis dans ce domaine.
Dans une étude publiée par la revue Energy Policy, l’équipe de King parvient à la conclusion que l’industrie pétrolière a surévalué d’un tiers les réserves mondiales d’énergies fossiles. Les gisements encore disponibles n’excéderaient pas huit cent cinquante milliards de barils, alors que les estimations officielles parlent de quelque mille trois cents milliards. Selon les auteurs, « si d’immenses quantités de ressources fossiles restent certainement nichées dans les profondeurs de la Terre, le volume de pétrole exploitable aux tarifs que l’économie mondiale a l’habitude de supporter est limité et voué à décliner à court terme ».
En dépit des trésors de gaz arrachés aux sous-sols par fracturation hydraulique, la diminution des réserves existantes se poursuit à un rythme annuel estimé entre 4,5 et 6,7 % par an. King et ses collègues récusent donc catégoriquement l’idée selon laquelle l’exploitation des gaz de schiste pourrait résoudre la crise énergétique. De son côté, l’analyste financier Gail Tverberg rappelle que la production mondiale d’énergies fossiles conventionnelles a cessé de progresser en 2005. Cette stagnation, dans laquelle il voit l’une des causes majeures de la crise de 2008 et 2009, annoncerait un déclin susceptible d’aggraver encore la récession actuelle, avec ou sans gaz de schiste. Ce n’est pas tout : dans une recherche publiée dans la foulée du rapport de l’AIE, la New Economics Foundation (NEW) prévoit l’émergence du pic pétrolier pour 2014 ou 2015, lorsque les coûts d’extraction et d’approvisionnement « dépasseront le coût que les économies mondiales peuvent assumer sans porter un dommage irréparable à leurs activités ». Ces travaux n’ont retenu l’attention ni des médias ni des milieux politiques, submergés par la rhétorique publicitaire des lobbyistes de l’énergie. C’est regrettable, car leur conclusion se comprend facilement : loin de restaurer une quelconque prospérité, les gaz de schiste gonflent une bulle artificielle qui camoufle temporairement une profonde instabilité structurelle. Lorsqu’elle éclatera, elle occasionnera une crise de l’approvisionnement et une envolée des prix qui risquent d’affecter douloureusement l’économie mondiale. Nafeez Mosaddeq Ahmed Politiste, directeur de l’Institute for Policy Research and Development de Brighton (Royaume-Uni). Source de l'article : Bouleversement énergétique ou feu de paille financier ? Gaz de schiste, la grande escroquerieComplément d'information (courte vidéo): Thomas Porcher, économiste : « le gaz de schiste ne crée pas d’emplois » |
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| Sujet: Les avantages du gaz de schiste contestables... Lun 28 Oct - 12:27 | |
| Les avantages du gaz de schiste contestables...Geert De Cock, chargé de mission pour les questions du programme Europe Watch pour la nourriture et l’eau, évoque dans un entretien accordé à La Voix de la Russie les problèmes d’extraction du gaz de schiste. Le programme Europe Watch étudie l’impact climatique et écologique de l’utilisation des combustibles non conventionnels.La Voix de la Russie : Quelle influence sur l’environnement pourraient avoir les projets d’extraction de gaz de schiste élaborés actuellement en Ukraine ?
Geert De Cock : Nous partageons entièrement les préoccupations des pays de l’Europe de l’Est sur la sécurité énergétique suite à la dépendance d’un seul fournisseur de gaz, la Russie. Mais nous ne sommes pas sûrs que le gaz de schiste puisse devenir une véritable alternative sécurisée permettant d’exclure nos craintes sur la sécurité. Il est primordial d’abandonner l’extraction de tout combustible fossile pour se protéger contre le changement de climat. L’extraction du gaz de schiste va-t-elle devenir une nouvelle étape de l’utilisation des combustibles fossiles ? Si c’est le cas, ce n’est pas une solution au problème. Car il va falloir forer à plusieurs endroits avant de trouver la cavité où se trouve ce gaz. Par ailleurs, de ce type d’activité a des effets négatifs et provoque notamment une forte pollution des eaux, des fuites de gaz et des rejets de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Tous ces facteurs nous inquiètent.
Pourriez- vous nous en dire de la technologie de la fraction hydraulique ? Est-ce un procédé très dangereux ?
Dans les procédés d’extraction classiques, il suffit de forer un seul puits, et le combustible qui se trouve sous pression, sort de ce puits de forage. La technologie du gaz de schiste est différente. Il faut effectuer un forage vertical dans une couche de schiste horizontale. Cette couche est très dense et peu poreuse. Le forage dans ces zones nécessite beaucoup d’eau (20 millions de litres pour un forage). Cette eau est injectée sous pression lors du forage. En outre, pour faciliter le procédé, on utilise aussi des substances chimiques diverses. Aux Etats-Unis, c’est le diesel qui est utilisé pour casser la roche et laisser le gaz de schiste sortir. Ce processus prend beaucoup de temps et est très coûteux. Ceux qui affirment que e gaz de schiste va faire baisser le prix du gaz ne connaissent pas les procédés d’extraction. La fracturation hydraulique coûte très cher, ce procédé nécessite beaucoup d’investissements. La mise en valeur d’un gisement de gaz de schiste risque de coûter entre 10 et 20 millions d’euros. Et en ce qui concerne le retour sur investissements, nous serons très loin de ce qui se passe lors du forage sur les gisements de gaz traditionnel. C’est pourquoi nous considérons que l’Europe ne devrait pas suivre l’exemple des Etats-Unis avec le gaz de schiste et compter sur le gaz qui arrive de Russie. Nous devrions utiliser des sources d'énergie renouvelable et augmenter notre efficacité énergétique.
Faut-il recruter des spécialistes de ces technologies d’extraction ?
La phase initiale d’extraction du gaz de schiste est l'une des plus couteuses et les plus compliquées en termes de la main-d’œuvre. Et elle n’est pas très rentable en ce qui concerne les emplois. Et les habitants locaux ne tirent aucun bénéfice de ce forage. C’est un travail hautement qualifié qui est en plus à très haut risque, étant donné que les hommes sur le chantier sont en contact avec des substances chimiques.
Y a-t-il un risque de protestations en Ukraine, comme ce fut le cas au Canada il n’y a pas si longtemps ?
Cela dépend des avantages que les habitants pourraient obtenir. Du point de vue des emplois, ces avantages ne sont pas très nombreux. Au contraire, les problèmes sociaux risquent de s’aggraver, ajoutant aussi des problèmes de trafic près du site où sont menés les travaux. Dans l'ensemble, je trouve ces avantages très contestables. Il sera difficile de convaincre la population des avantages de la réalisation de ces projets.
La Voix de la Russie Source de l'article : Gaz de schiste : des avantages contestables (chargé de mission européen) |
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Messages : 1318 Avez vous apprécié ce post? : 206 Date d'inscription : 06/07/2013 Age : 55 Localisation : Planète Terre (pour le moment)
| Sujet: La révolution des gaz de schiste en est-elle encore une ?... Mer 24 Sep - 14:49 | |
| La révolution des gaz de schiste en est-elle encore une ?...L’Agence d’Information sur l’Énergie (EIA) réduisait en début d’année ses estimations de réserves de pétrole de schiste dans le bassin de Monterey en Californie de 96%. De 14 milliards de barils récupérables, le gisement n’en offrirait plus que 600 millions...~ Etats-Unis: la révolution du gaz de schiste se termine en désastre écologique et social (Blogapares) ~Plusieurs estimations concluent que les réserves de la formation Utica ne seraient qu’une fraction, environ 5%, de ce que les autorités avaient laissé entendre. « Les attentes suscitées sur le plan financier par l’essor de l’exploitation des schistes ont été souvent exagérées par les sociétés pétrolières et par Wall Street » écrivait Bernard de Combret en février dans les Echos. Après l’enthousiasme extravagant des premiers temps, attribué par certains à la construction délibérée d’une nouvelle bulle, la promesse des énergies de schiste se dégonfle-t-elle réellement? David Fyfe, chef économiste chez Gunvor à Genève, se montre plus mesuré. Si l’exubérance irrationnelle des dernières années ne se justifiait pas, le désarroi n’est pas non plus de mise.
Il distingue tout d’abord les réserves de pétrole de celles de gaz. La profondeur de ces dernières étant beaucoup plus considérable et bien plus transformatrice pour l’économie américaine. Il rappelle, en outre, qu’il eut été absurde de compter sur les réserves californiennes et que ni le bassin de Monterey ni la formation Utica à New York n’ont jamais été considérées comme des sources primaires d’énergie fossile. En d’autres termes, qu’il n’y jamais été question de les exploiter dans les premières années. La densité de population, et dans le cas de la Californie, les normes environnementales, ont toujours représenté un frein au développement du forage et l’exploitation de ces zones qui ne pourrait être envisagée qu’avec une hausse significative du prix du pétrole et plutôt à partir de 2030 que de 2020. Il rappelle, une fois encore, l’importance des réserves prouvées par rapport à celle des ressources physiques estimées auxquelles les médias accordent un poids superfétatoire. « Cependant si la cadence d’exploitation des huiles de schistes restera rapide jusqu’en 2020, elle sera amenée à ralentir par la suite » observe-t-il. Il est hors de question que la production de brut américaine continue à s’accroitre d’un million de barils/jour chaque année.
- Myret Zaki a écrit:
Depuis cet été, des experts mettent sérieusement en doute le bien-fondé économique de la fracturation hydraulique. «La production des puits décline si rapidement aux Etats-Unis qu’ils ne seront jamais rentables», dit l’expert Tim Morgan dans un article intitulé « Gaz de schiste, la bulle internet de notre temps », paru le 4 août dans le Telegraph. Responsable global de la recherche chez le courtier en énergie Tullett Prebon jusqu’en 2013, il estime que la fracturation, ou fracking, est une absurdité économique. (...)
~ Gaz de schiste, un non-sens économique (Myret Zaki, Bilan) ~La forme de la courbe des futures sur le Brent et sur WTI marque toutefois une évolution marquée du sentiment. Pour les deux produits, les courbes de janvier projetaient un net fléchissement des prix à 5 ans, avec des valeurs entre 85 et 90 dollars le baril pour le Brent et entre 75 et 80 dollars pour le WTI. Ce n’est plus le cas. A fin août, ces valeurs sont remontées respectivement au dessus de 95 dollars pour le Brent et 85 pour le WTI. Jusqu’en début d’année, le marché sous-estimait les risques d’approvisionnement. La réévaluation des réserves californiennes a sonné l’alarme, au même titre que les problèmes politiques en Irak et en Russie. Les schistes ont tout de même révolutionné l’économie américaine. D’importateurs de pays pétroliers, les Etats-Unis sont passés au statut d’exportateur avec 4 millions de barils/jour de produits raffinés. Ce qui a fait plonger le raffinage européen. L’interdiction d’exporter le brut américain reste en vigueur mais la vente à l’international des condensats est maintenant autorisée, au cas par cas. Chaque cargo doit en demander l’autorisation.
~ La révolution du pétrole de schiste est-elle déjà terminée aux États-Unis ? (Thomas Porcher, Atlantico) ~« Le pétrole de schiste est beaucoup plus sensible au prix que ne le sont les produits extraits des réservoirs traditionnels » observe David Fyfe. L’approche classique exige des capitaux de départ considérables mais l’exploitation est beaucoup moins couteuse. C’est l’inverse pour le pétrole de schiste qui demande peu d’investissement et exige de forer et forer encore, avec un taux de déclin naturel de 35% à 45%. Avec un seuil de rentabilité situé entre 50 et 80 dollars le baril pour le WTI (et 60 à 90 pour le Brent), dès que le prix du brut chute (il est aujourd’hui en dessous de 100 dollars pour le Brent), l’exploitation d’un gisement de schiste trop couteux peut cesser immédiatement, offrant la remarquable flexibilité d’une industrie qui peut stopper et repartir à tout moment en fonction du prix. Reste aussi à déterminer ce qui se passera lorsque la Réserve Fédérale rehaussera les taux car les sociétés du secteur sont lourdement endettées.
- Jonathan Baltora a écrit:
(...) La révolution du gaz de schiste aux États-Unis nécessite que les cours du pétrole brut (WTI) soient supérieurs à 80/85 dollars (USD) le baril. Il ne s’agit pas d’une source de désinflation. Nous pensons que les nouvelles sources d’énergie, même si elles représentent une opportunité exceptionnelle pour l’économie américaine, sont plus chères à produire et à acheminer. Il est probable que les producteurs freineront leurs activités de forage en cas de repli des cours au niveau ou sous la barre des 80/85 dollars. (...)
~ La Réserve Fédérale ferme les yeux sur la récente hausse de l’inflation américaine (Globalix) ~Nicolette de joncaire
Source de l'article : L’incertitude autour des schistes (Agefi) |
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