Extraordinaire : l'austérité est une erreur mathématique !
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Golden Awaken Fondateur
Messages : 1318 Avez vous apprécié ce post? : 206 Date d'inscription : 06/07/2013 Age : 55 Localisation : Planète Terre (pour le moment)
Sujet: Extraordinaire : l'austérité est une erreur mathématique ! Mer 10 Juil - 8:50
Extraordinaire : l'austérité est une erreur mathématique !
C’est une information extraordinaire, dont les conséquences sont immenses, mais qui fait beaucoup moins parler que les dérives pathétiques d’un acteur célèbre. Un rapport de quarante quatre pages signé par un économiste en chef du FMI, un français, Olivier Blanchard. Il dit tout simplement que les plus hautes instances économiques mondiales et européennes se sont plantées en imposant, au nom de la science, l’austérité à toute l’Europe.
Ce que dit Olivier Blanchard, c’est que le modèle mathématique sur lequel s’appuyaient ces politiques visant au désendettement radical, et au retour sacré à l’équilibre budgétaire, comportaient une erreur au niveau, je cite, du multiplicateur fiscal. Pour simplifier beaucoup, ce modèle mathématique, donc incontestable, prévoyait que lorsqu’on retire un euro dans un budget il manquerait un euro dans le pays concerné. Or c’est faux. Pour des raisons qui tiennent à une réalité parfaitement triviale, et qui est que les hommes sont humains, cette austérité a déclenché des réactions collectives qui ont abouti à ce que cet euro retiré a provoqué la perte de trois euros dans les sociétés concernées.
Multipliez par des milliards, et vous comprendrez pourquoi l’austérité imposée à coup de sabre par des troïkas savantes n’a conduit qu’à plus d’austérité, plus de chômage, et plus de récession. L’équation était fausse, ce qui est remarquable en soi, surtout quand on songe au Mississipi, que dis-je, à l’Amazone de leçons d’austérité péremptoire, délivrées chaque minute, sur toutes les antennes, et dans tous les journaux, par des commentateurs sûrs d’eux et dominateurs.
Growth Forecast Errors and Fiscal Multipliers (pdf en anglais) http://www.imf.org/external/pubs/ft/wp/2013/wp1301.pdf
Mais le plus incroyable est ailleurs.
C’est qu’il ait fallu s’apercevoir que quelque chose clochait dans une équation pour découvrir que quelque chose n’allait pas dans la vraie vie. Un peu comme si on assistait à des accidents de la route en chaîne et qu’on ne donnait pas l’alerte tant qu’un modèle mathématique ne disait pas que c’était des accidents.
On ne peut pas aller plus loin dans le triomphe de la technocratie. Il a fallu qu’un expert constate un problème avec un coefficient multiplicateur pour que ce qui saute aux yeux soit perçu par nos cerveaux. L’Europe est à la traîne, son chômage bat des records, sa croissance est en berne, la pauvreté s’installe, bref la voiture est dans le fossé, mais peu importe, on ne change pas de politique puisque c’est la seule et qu’en vouloir une autre serait une demande ignare.
Les ignares vous saluent bien, mais les dévots de l’austérité n’ont pas rendu les armes. L’histoire de l’équation commence à cheminer, on en a parlé dans le journal de France 2 hier soir, l’Humanité l’a évoquée, le Washington Post aussi, mais elle ne fait pas encore la une. C’est qu’on ne renonce pas d’un jour à l’autre à une idéologie. Même vermoulus les murs de Berlin ne s’affaissent pas d’un jour à l’autre.
Source de l'article Le Billet politique d'Hubert Huertas Extraordinaire : l'austérité est une erreur mathématique ! http://www.franceculture.fr/emission-le-billet-politique-d-hubert-huertas-extraordinaire-l-austerite-est-une-erreur-mathematique
Golden Awaken Fondateur
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Sujet: Faute d'alternative, l'austérité reste la seule option Mer 10 Juil - 9:19
Faute d'alternative, l'austérité reste la seule option
Plus pessimistes qu'hier, plus sombres qu'avant-hier et plus optimistes que demain : les prévisions économiques de la Commission européenne, dévoilées vendredi 3 mai, renforcent le constat que les dirigeants de l'Union ont fait fausse route. Le remède pour sortir le Vieux Continent du pétrin ne marche pas. Les cures d'austérité tuent la croissance sans désendetter efficacement les Etats.
Ce diagnostic, martelé par une partie des économistes, semble désormais partagé en haut lieu. En Italie, au Portugal, en Espagne et au Pays-Bas, les coupes franches imposées aux budgets sont remises en question. Plus seulement par la population. A Madrid, le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, privilégie les réformes structurelles. Tandis qu'en Italie le nouveau président du conseil, Enrico Letta, promet d'en finir avec l'austérité.
Pierre de Gasquet a écrit:
Contrairement à Madrid, Rome ne demande pas de délai de grâce et s'engage encore à maintenir son objectif de déficit primaire à 2,9 % du PIB pour 2013. En revanche, le Trésor mise fermement sur la sortie de l'Italie de la procédure d'infraction pour déficit excessif, à la fin mai, pour récupérer 12 milliards d'euros de ressources en faveur de mesures de relance.
(...)
Enrico Letta négocie en douceur son virage anti-austérité http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0202744576522-enrico-letta-negocie-en-douceur-son-virage-anti-austerite-563923.php
Enrico Letta vient renforcer le front des anti-austérité
Publiée le 1 mai 2013 par euronewsfr
François Hollande, élu sur la promesse de favoriser la croissance, a donc des alliés au Sud. Sa position s'est encore renforcée lorsque José Manuel Barroso, le président de la Commission, a admis, fin avril, que l'austérité avait "atteint ses limites". Et quand les travaux académiques des économistes...
Voilà pour le bilan. Mais après ? Quelle alternative ? A cette question, Christine Lagarde, la directrice du Fonds monétaire international, a répondu : aucune. "La situation est difficile", a-t-elle reconnu jeudi, mais "refaire des déficits" n'est pas une option. Or, "une politique de relance, cela signifie plus de dettes". Les Etats auront donc plus de temps pour réduire leurs déficits jusqu'au seuil requis de 3 % du produit intérieur brut (PIB), mais leur tâche reste la même : se désendetter.
RTS Info a écrit:
Poursuivre l'effort de rigueur
Malgré les nombreuses manifestations en Europe contre les politiques d'austérité, Christine Lagarde enjoint à garder le cap. Pour la cheffe du FMI, il faut arriver à faire cette équation très fine qui met en place une discipline budgétaire, mais à un rythme qui permet aux facteurs de croissance de se développer.
Pour voir l'interview en entier Entretien exclusif avec Christine Lagarde http://www.rts.ch/info/economie/4870300-christine-lagarde-et-l-austerite-il-faut-continuer-l-effort.html
Source et suite de l'article (payant) Faute d'alternative, l'austérité reste la seule option http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/05/03/faute-d-alternative-l-austerite-reste-la-seule-option_3170498_3234.html
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Sujet: Plus personne en Europe ne croit à l'Austérité... Sam 5 Oct - 11:29
Plus personne en Europe ne croit à l'Austérité...
Pour plus d’un Européen sur deux, l’austérité est un échec. C’est ce que révèle l’institut Gallup qui a interrogé un peu plus de 6000 personnes dans l’ensemble de l’Union européenne.
L'institut Gallup vient de publier un sondage paneuropéen particulièrement intéressant au sujet des politiques économiques menées actuellement sur le vieux continent. Il montre en effet que les Européens sont dans l’ensemble nettement plus lucides que leurs dirigeants et se rendent bien compte que les politiques d’austérité ne fonctionnent pas.
A la question "l'austérité obtient-elle des résultats en Europe ?" seuls 39 % des sondés répondent « oui » contre 51 % « non ». Sans surprise c'est en Grèce, à Chypre, en Espagne et au Portugal que les oui sont les moins nombreux. Et les seuls pays où l’austérité a vraiment la cote sont des pays d’Europe centrale et orientale n’appartenant pas à la zone euro. Les Français sont un peu plus sceptiques que la moyenne : 37 % adhèrent à la religion de l’austérité contre 51 % qui sont incroyants. Mais les Allemands eux-mêmes ne sont guère que 42 % à y croire encore contre 53 % qui se rendent bien compte que ces politiques ne fonctionnent absolument pas.
~ On s’impose une saignée absurde, digne des médecins de Molière ~
~ Austérité : les Européens n'y croient pas ~ Publiée le 2 oct. 2013 par euronewsfr
Encourageant au moment où un nouveau gouvernement allemand se met en place dans une configuration qui sera nécessairement différente de la précédente. Angela Merkel continuera selon toutes probabilités à diriger le pays, mais elle devra en effet changer d’alliés : le parti ultralibéral et eurosceptique FDP ayant été éjecté du parlement, il faudra donc nécessairement que la chancelière s’allie aux sociaux-démocrates du SPD ou aux Verts, deux partis nettement plus proeuropéens que le FDP.
Guillaume Duval
Source de l'article : L’austérité ? Plus personne n’y croit en Europe
Golden Awaken Fondateur
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Sujet: Les bases théoriques de l’austérité, voulues par le FMI, contestées par la Banque d'Angleterre... Sam 12 Avr - 11:48
Les bases théoriques de l’austérité, voulues par le FMI, contestées par la Banque d'Angleterre...
La semaine dernière, il s’est passé quelque chose de remarquable. La Banque d’Angleterre a vendu la mèche.
~ L'austérité, une mauvaise solution ! ~
On dit que dans les années 1930, Henry Ford aurait fait remarquer que c’était une bonne chose que la plupart des Américains ne savent pas comment fonctionne réellement le système bancaire, parce que s’ils le savaient, « il y aurait une révolution avant demain matin ». Dans un document intitulé « Money creation in the modern economy », co-écrit par trois économistes de la Direction de l’Analyse Monétaire de la banque, ces derniers ont déclaré catégoriquement que les hypothèses les plus courantes sur le fonctionnement du système bancaire sont tout simplement fausses, et que les positions plus populistes, plus hétérodoxes qui sont généralement associées à des groupes comme Occupy Wall Street, sont correctes. Ce faisant, ils ont jeté aux orties les bases théoriques de l’austérité. Pour avoir une idée de la radicalité de cette nouvelle position de la Banque, il faut repartir du point de vue conventionnel, qui continue d’être la base de tout débat respectable sur la politique économique. Les gens placent leur argent dans des banques. Les banques prêtent ensuite cet argent avec un intérêt, soit aux consommateurs, soit aux entrepreneurs désireux d’investir dans une entreprise rentable. Certes, le système de réserve fractionnaire ne permet pas aux banques de prêter beaucoup plus que ce qu’elles détiennent en réserve, et il est vrai aussi que si les placements ne suffisent pas, les banques privées peuvent emprunter plus auprès de la banque centrale.
La banque centrale peut imprimer autant d’argent qu’elle le souhaite. Mais elle prend aussi garde à ne pas en imprimer trop. En fait, on nous dit souvent que c’est même la raison d’être des banques centrales indépendantes. Si les gouvernements pouvaient imprimer l’argent eux-mêmes, ils en imprimeraient sûrement beaucoup trop et l’inflation qui en résulterait sèmerait le chaos. Des institutions telles que la Banque d’Angleterre ou la Réserve Fédérale des États-Unis ont été créées pour réguler soigneusement la masse monétaire pour éviter l’inflation. C’est pourquoi il leur est interdit de financer directement un gouvernement, par exemple, en achetant des bons du Trésor, mais au lieu financent l’activité économique privée que le gouvernement se contente de taxer. C’est cette vision qui nous fait parler de l’argent comme s’il s’agissait d’une ressource limitée comme la bauxite ou le pétrole, et de dire des choses comme « il n’y a tout simplement pas assez d’argent » pour financer des programmes sociaux, et de parler de l’immoralité de la dette publique ou des dépenses publiques « au détriment » du secteur privé. Ce que la Banque d’Angleterre a admis cette semaine est que rien de tout ça n’est vrai. Pour citer son propre rapport : « Plutôt que de recevoir des dépôts lorsque les ménages épargnent pour ensuite prêter, le crédit bancaire crée des dépôts » ... « En temps normal, la banque centrale ne fixe pas la quantité d’argent en circulation, pas plus que l’argent de la banque centrale n’est « démultiplié » sous forme de prêts et dépôts. »
~ Le mystérieux rôle des Banques centrales (2007) ~
En d’autres termes, tout ce que nous croyions savoir est non seulement faux, mais c’est exactement le contraire. Lorsque les banques font des prêts, elles créent de l’argent. C’est parce que l’argent n’est qu’une simple reconnaissance de dette. Le rôle de la banque centrale est de superviser une décision juridique qui accorde aux banques le droit exclusif de créer des reconnaissances de dette d’un certain genre, celles que le gouvernement reconnaît comme monnaie légale en les acceptant en paiement des impôts. Il n’y a vraiment pas de limite à la quantité que les banques pourraient créer, à condition de trouver quelqu’un disposé à emprunter. Elles ne seront jamais prises de court pour la simple raison que les emprunteurs, en général, ne prennent pas l’argent pour le cacher sous leur matelas ; en fin de compte, tout argent prêté par une banque finira par retourner vers une banque. Donc, pour le système bancaire dans son ensemble, tout prêt devient simplement un autre dépôt. De plus, lorsque les banques ont besoin d’acquérir des fonds auprès de la banque centrale, elles peuvent emprunter autant qu’elles le souhaitent ; la seule chose que fait la banque centrale est de fixer le taux d’intérêt, c’est-à-dire le coût de l’argent, pas la quantité en circulation. Depuis le début de la récession, les banques centrales américaines et britanniques ont réduit ce coût à presque rien. En fait, avec « l’assouplissement quantitatif » (« quantitative easing » ou planche à billets) elles ont injecté autant d’argent que possible dans les banques, sans produire d’effets inflationnistes.
Ce qui signifie que la limite réelle de la quantité d’argent en circulation n’est pas combien la banque centrale est disposée à prêter, mais combien le gouvernement, les entreprises et les citoyens ordinaires sont prêts à emprunter. Les dépenses du gouvernement constituent le principal moteur à l’ensemble (et le document admet, si vous le lisez attentivement, que la banque centrale finance bien le gouvernement, au final). Il n’est donc pas question de dépenses publiques « au détriment » d’investissements privés. C’est exactement le contraire. Pourquoi la Banque d’Angleterre a-t-elle soudainement admis cela ? Eh bien, une des raisons, c’est parce que c’est évidemment vrai. Le travail de la Banque est en fait de faire fonctionner le système, et ces derniers temps le système n’a pas très bien fonctionné. Il est possible qu’elle a décidé que maintenir la version conte-de-fées de l’économie, un version qui s’est avérée très pratique pour les riches, est tout simplement devenu un luxe qu’elle ne peut plus se permettre. Mais politiquement, elle prend un risque énorme. Il suffit de considérer ce qui pourrait arriver si les détenteurs d’hypothèques réalisaient que l’argent que la banque leur a prêté ne vient pas en réalité des économies de toute une vie de quelques retraités économes, mais que c’est quelque chose que la banque a tout simplement créée avec une baguette magique que nous, le public, lui avons donnée. Historiquement, la Banque d’Angleterre a eu tendance à jouer un rôle de précurseur, en présentant une position apparemment radicale qui finissait par devenir la nouvelle orthodoxie. Si tel est le cas ici, nous pourrions peut-être bientôt savoir si Henry Ford avait raison.
David Graeber
~ Traduction réalisée par VD pour le Grand Soir ~
Source originale de l'article : The truth is out: money is just an IOU, and the banks are rolling in it
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Extraordinaire : l'austérité est une erreur mathématique !