Golden Awaken Fondateur
Messages : 1318 Avez vous apprécié ce post? : 206 Date d'inscription : 06/07/2013 Age : 55 Localisation : Planète Terre (pour le moment)
| Sujet: Le Pétrole fera-t-il exploser la Planète finance ?... Ven 22 Jan - 13:09 | |
| Le Pétrole fera-t-il exploser la Planète finance ?...Mais à quoi joue donc l’Arabie Saoudite ? Même contrainte de succomber à des mesures d’austérité comme une vulgaire démocratie occidentale, l’Arabie Saoudite continue d’alimenter la pression vendeuse sur le pétrole en consentant de nouvelles ristournes à ses clients asiatiques… en pleine débâcle des cours du brut... - Philippe Béchade a écrit:
(...) Mais à ce prix… qui vend ? Il serait plus pertinent de dire « qui se fait Hara Kiri » à ces niveaux de cours économiquement absurdes ? Et bien ce sont les Hedge Funds, gorgés de pétrole papier, avec des positions à effet de levier financées par de l’argent gratuit. Cette gratuité permettait de financer des encours massifs, de rouler les positions d’échéance en échéance à peu de frais. Mais aujourd’hui, les coûts de portage explosent par rapport à la valeur du sous-jacent et la volatilité rend les reports de positions très onéreux. Et la forte chute du WTI ce mercredi 20 janvier a coïncidé avec des conditions techniques très particulières : un changement d’échéance mensuelle qui a contraint nombre d’opérateurs à faire le choix entre payer pour reporter leur position à grand frais un mois de plus… ou jeter l’éponge et vendre à tout prix. (...)
~ Le Pétrole peut-il perdre plus de 80% sans faire sauter les banques ? (La Bourse au Quotidien)(Janvier 2016) ~C’est à croire que les élites saoudiennes ont massivement parié sur la baisse de l’or noir via des hedge funds qui se régalent avec leurs positions short depuis 18 mois. Quand ça ne peut plus baisser, ça baisse encore ! Et les records décennaux tombent en cascade. Le Brent a chuté jusqu’à 32,16 $ ce matin, et le WTI à 32,09 $ (Le 7 Janvier). La fuite en avant dans la saturation du marché, ce n’est pas là une affirmation péremptoire des Publications Agora ; c’est la version très sérieuse défendue par de nombreux stratèges conseillant les plus grandes banques de Wall Street pour expliquer l’accélération de la spirale baissière du pétrole depuis lundi après-midi.
Le contexte géopolitique se tend, la guerre que mène Ryad par procuration avec Téhéran en Syrie et au Yémen, l’offensive de Daech en Lybie… tout cela est interprété comme un chèque en blanc pour inonder le marché de pétrole. Ce serait désormais le chacun pour soi parmi les membres de l’OPEP et c’est à qui inondera le marché le premier… Une stratégie tout simplement suicidaire, les cours baissant plus vite que les supertankers ne peuvent accoster aux terminaux pétroliers. Alors que le pétrole tentait de refranchir les 38 $ sur des informations concordantes faisant état d’un missile tiré depuis le Yémen et qui aurait fait mouche samedi dernier sur des installations pétrolières saoudiennes (après plusieurs tirs infructueux), un décrochage d’une rare brutalité est survenu lundi (-5% en moins d’une heure). Ce mouvement avait de quoi intriguer : il n’était relié à aucune information connue du grand public et s’est amorcé comme si de gros programmes de ventes s’étaient déclenchés simultanément pour casser les reins des acheteurs, suscitant des liquidations de position en mode panique, toujours en vertu du principe que « quelqu’un sait sûrement quelque chose » ou qu’il ne faut pas être le dernier à s’éloigner d’une grenade dégoupillée.
La séance du mercredi 6 janvier restera historique quoi qu’il arrive puisque le baril de WTI a dévissé de -5,6% pour s’enfoncer en quelques heures sous les 34 $ (33,95 $), pour la première fois le 12 février 2009. Et ce matin, je vous le disais, le Brent a chuté jusqu’à 32,16 $ et le WTI à 32,09 $. Les stocks d’essence ont bondi de +10,6 Mns de barils à l’issue de la dernière semaine de l’année 2015, ce qui signifie que les capacités de stockage US sont à saturation.
- Hashtable a écrit:
(...) On pourrait croire qu’une énergie moins chère soit une bonne nouvelle pour tout le monde, au-delà d’un gouvernement qui redoute par dessus tout une hausse du baril, une hausse des intérêts d’emprunts d’État, celles-ci aggravant la hausse incontrôlable du chômage qui gangrène le pays. Eh bien non : grâce aux petits soldats journalistiques de l’économie pour les nuls, cette baisse de prix, loin de signifier déplacements, chauffage et importations moins chers, sera prestement présentée comme une nouvelle catastrophe en devenir. Que ce soit sur RTL, Le Figaro ou FranceTV, tout le monde est sur le pont pour rappeler quelques éléments essentiels : un pétrole bas, cela signifie un risque de déflation et un risque de laisser-aller budgétaire ! (...)
~ Et le pétrole chuta (Hastable)(Décembre 2015) ~ Le cauchemar continue pour les actionnaires des sociétés pétrolières, parapétrolières, et fournisseurs de matériel d’exploitation (forage, structures off-shore, pipelines, etc.). La plupart des groupes ont chuté de plus de 10%, des écarts caractéristiques d’une capitulation finale. Mais c’est très souvent ce moment que guettent les amateurs de sensations fortes… et de rebonds spectaculaires. Mais pour certaines sociétés trop endettées, le scénario est plutôt comparable à celui de l’été 2008 pour les assureurs crédit, qui ont tous fait faillite.
Le maintien des quantités de shale oil extraites diminuant à peine depuis août dernier, on pourrait être tenté de penser que la quasi-totalité des entreprises poursuivent leurs opérations… Mais en réalité, ce sont les rares exploitants encore rentables qui sortent du pétrole à plein régime afin d’essayer de rembourser leurs dettes coûte que coûte… tandis que d’autres sont en train de remplir les formulaires de mise sous protection du Chapitre 11 de la Loi sur les faillites. Eh oui, la plupart des sociétés cotées qui ont perdu 80 à 90% de leur valeur ne s’en relèveront pas. Depuis plus d’un an maintenant, Jim Rickards explique à ses lecteurs pourquoi l’Arabie Saoudite maintient la pression sur le pétrole, et pourquoi cela mène à la faillite des compagnies de shales oil. Son indicateur de market timing, dont il vous parle ici, est absolument formel sur l’analyse et a permis de shorter le pétrole et de générer un gain de 1058% en 6 mois.
Vous n’avez rien à perdre car vous n’y toucherez pas… mais attention aux banques qui les ont financées avec de l’argent gratuit et qui pariaient sur une croissance mondiale alimentant une flambée du pétrole éternelle. Assurez-vous bien, si vous succombez aux sirènes du consensus sur les banques (« elles sont tellement en retard ») qu’elles ne soient pas fourvoyées en accordant massivement des prêts high yield aux nouveaux champions du shale oil. Et n’oubliez pas qu’au moins 4 des 6 plus grandes banques systémiques américaines gèrent des encours de produits dérivés supérieurs à 50 000 MILLIARDS de $, soit deux fois et demi le PIB américain chacune. Que ces encours se retrouvent amputés par une perte de seulement -0,01%… et leurs fonds propres seront désintégrés. Que cela ne se soit pas déjà produit avec des dérivés adossés à un pétrole qui chute de -70% en 1 an tient du miracle ; mais parier que des centaines de milliards de dette high yield en défaut n’aura aucun impact… relève de l’inconscience.
Philippe Béchade
Source de l'article : Le Pétrole fera-t-il exploser la Planète finance ? (La Bourse au Quotidien)(Janvier 2016) |
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