Messages : 1318 Avez vous apprécié ce post? : 206 Date d'inscription : 06/07/2013 Age : 55 Localisation : Planète Terre (pour le moment)
Sujet: La Crise Grècque et L'austérité (J'ai un Doute) Jeu 3 Sep - 12:43
J'ai Un Doute sur la Grèce
Comment la Grèce est-elle arrivée là? Quels effets? ...
Selon la vulgate économique et médiatique ordinaire, la Grèce s’est livrée à une orgie de dépenses publiques et de fraude fiscale dans les années 2000 : les déficits publics proviendraient d’une administration pléthorique, d’une difficulté à lever l’impôt et à maîtriser les dépenses. Malgré une forte hausse de la fiscalité dans les années 1990, l’envolée de la dette grecque avant la crise est largement imputable à des taux d’intérêt extravagants (entre 1988 et 2000) et à une baisse des recettes publiques provoquée par des cadeaux et des amnisties fiscales à partir de 2000. Sans ces dérapages, elle n’aurait représenté que 45 % du PIB en 2007 au lieu de 103%. (...) «Grèce: les vraies causes de la dette publique», une étude décapante (Collectif pour un audit citoyen, Mars 2015)
Goldman Sachs avait échangé de la dette grecque à un taux fictif en 2001, permettant à Athènes de maquiller ses comptes publics. Aujourd'hui le pays fortement endetté doit 600 millions d'euros à la banque américaine. Le coup de main de Goldman Sachs à la Grèce pour maquiller ses comptes lui aura rapporté quelque 600 millions d'euros, révèlent Nick Dunbar et Elisa Martinuzzi, dans un article de l'agence Bloomberg. Les deux journalistes ont recueilli les confessions de Christoforos Sardelis, chef du bureau de gestion de la dette à Athènes entre 1999 et 2004, et de son successeur Spyros Papanicolaou. Pour la première fois, l'accord qui a lié la banque d'investissement à l'Etat grec dès 2001 est évoqué publiquement par des personnes directement impliquées dans le dossier. En 2001, la Grèce et "la firme" se sont entendus pour échanger de la dette grecque à un taux de change fictif afin de réduire de 2% l'endettement hellène. Le gouvernement grec doit alors 600 millions d'euros à Goldman Sachs, en plus des 2,8 milliards empruntés. Ces 600 millions d'euros ont représenté 12% des 6,35 milliards de dollars gagnés par Goldman Sachs au titre de ses principaux investissements en 2001. Quand Goldman Sachs aidait la Grèce à tricher pour 600 millions d'euros (La Tribune et Bloomberg, Mars 2012)
Avant 2001, la Grèce possédait des dettes essentiellement libellées en dollars et en yens (dans un soucis de simplicité je ne vais considérer que la dette libellée en dollars). Afin de se prémunir contre un risque de change (si le dollar s'apprécie, il devient plus difficile pour elle de rembourser les intérêts de ses dettes en dollars), elle a mis en place avec Goldman Sachs ce qu'on appelle un swap de devises, opération financière assez courante à l'époque pour les Etats. Cette technique financière permet d'échanger entre 2 parties (ici la Grèce et Goldman Sachs) du capital et/ou des intérêts dans 2 monnaies différentes et pour une certaine durée. Ce capital/intérêt échangé est généralement converti dans l'autre monnaie d'échange à partir du taux de change en vigueur (prix spot). C'est ici que le montage financier de Goldman Sachs débuta. Lors de la mise en place du swap à l'été 2002, on avait (pour simplifier) 1 € = 1 $. Mais la banque décida d'utiliser un taux de change historique où l'euro était plus faible, à savoir 1 € = 0,9 $ (été 2001). Cela permit à la Grèce d'obtenir plus d'euros avec les dollars qu'elle possédait que le montant qu'elle aurait dû recevoir si elle avait utilisé le taux de change en cours, d'où le prêt masqué. Concrètement, si la Grèce possédait 10 milliards de dollars, elle aurait dû les échanger à l'été 2002 contre 10 milliards d'euros sur le marché des devises (le Forex), mais avec le montage de Goldman Sachs, elle en obtint 11 milliards : le prêt dissimulé fut ici de 1 milliard d'euros. Au moment de déboucler le swap à la fin du contrat, Goldman Sachs utilisa à nouveau un taux de change fictif avec un euro sous-évalué afin de récupérer son argent.Au fait, comment la Grèce a truqué ses comptes ? (Fabien Pirollo, Economie Matin)(Juillet 2015)